Les relations parent /adolescent dans les contextes de séparation…
En étant synonyme de transformation l’adolescence peut être aussi une période de remise en question pour les parents et les différents membres de la famille. Une perte de repères peut affecter alors les fonctionnements internes jusque là définis et mettre sous tension les capacités d’adaptation de chacun.
En France depuis les années 80 plus de 25 % de la population a entre 12 et 19 ans.
L’adolescence initiatrice de changements au sein de la famille
De la place de l’adolescent cette période est bien souvent troublante. En effet la mutation physiologique concernant les formes corporelles, la taille, le timbre de la voix, la force physique, la pilosité, la sexualité s’empare du vécu de l’adolescent(e)… Mais ce sont aussi la relation avec soi-même et avec l’Autre : les sentiments ressentis, les émotions envahissantes, le place au sein du groupe qui se modifient…
Tout cela devenant autant de vecteurs possible d’interrogations, de mal être ou de confiance en soi.
L’adolescent(e) est alors dans une adaptation permanente se traduisant parfois par des antagonismes : « dépendance/autonomie » « isolement/vie en groupe » « respect des règles / transgressions. »
Pour l’individu concerné ce parcours aura souvent la particularité de s’associer à une double séparation :
– avec le monde de l’enfance qui a été le sien
– avec les relations parentales telles qu’elles se sont construite dans sa prime jeunesse.
Par ailleurs le parent/adulte confronté à cette période de changement sera bien souvent en difficulté pour élaborer des échanges échappant au questionnement ou à l’injonction.
En cela l’adolescence invite au changement et à « être parent » autrement.
Particularités de l’adolescence dans un contexte de conflit / séparation parental
Le vécu de l’adolescent(e) de part les mutations physiologiques et les transformations relationnelles qu’il(elle) rencontre peut, en retour, générer un besoin de sécurité important.
La relation parentale et la vie familiale antérieures ont souvent été associées à une certaine stabilité voire à une protection bienveillante physique et affective. C’est bien souvent cela que l’adolescent va perdre lors de la séparation de ses parents.
Une insécurité matérielle :
Si 40 % des enfants changent de domicile lors d’une séparation parentale c’est aussi parce qu’une insécurité matérielle apparaît : père et mère étant bien souvent confronté à une baisse de leurs ressources. Cette insécurité a un impact bien réel sur le ressenti de la situation par l’adolescent.
Une pertes de confiance quant aux solutions parentales :
Lors d’un conflit parental l’adolescent peut ‘être en contact avec le fait qu’une entité décisionnaire extérieure apparaît au sein de sa famille désunie : la justice familiale. Faute de pouvoir se parler père et mère peuvent s’opposer en y faisant référence. Et, lui dis-t-on, c’est ce jugement qui sera le nouveau référent. Cet état de fait peut générer pour l’adolescent une perte de confiance dans la cellule familiale et dans sa capacité à concerter/décider.
Un malentendu quant à sa place et à son rôle :
Enfin on ne peut pas occulter que la séparation parentale peut investir l’adolescent(e) d’un rôle ou d’une place le mettant en difficulté. De manière consciente ou pas il peut devenir alors confident, allié, messager, arbitre ou roi de ses parents en panne de dialogue parental. A ceci près que contrairement à la petite enfance l’engagement manifesté peut aboutir à des positions radicales menant à des situations de blocages et de ruptures.
Médiation parent/adolescent : quand faut-il y penser ?
Une démarche en médiation familiale a souvent pour origine une situation de conflit, de d’intérêts divergents et/ou de souffrance. Les situations émanant des difficultés entre un parent et un(e) adolescent(e) ne déroge pas à ces causes mais ont la particularité de réunir deux personnes n’ayant pas la même place (parent/enfant). Dans un premier temps, le dispositif peut permettre à chacun de savoir « où il en est et où en est l’autre ».
Le cadre confidentiel et bienveillant peut alors favoriser l’engagement des personnes à rechercher des solutions afin de pouvoir envisager vécue une relation vécue de manière acceptable.